2024-01-21 21:13:54
Dans cette interview, il assimile l’automobiliste qui roule sans phare à un criminel et relève ainsi sa responsabilité face aux accidents liés au défaut d’éclairage.
Le plus important pour nous et qui est à savoir quand nous parlons du permis à points, c’est de faire un retour à ce qui va créer le permis à point : la vidéo verbalisation. Cette vidéo verbalisation découle du Système de Transport intelligent (STI). Vous avez deux parties dans ce système. La première s’occupe de la gestion du trafic, et la seconde, qui nous concerne, est la gestion des infractions routières par la vidéo verbalisation.
Tout ce qui va se faire sur la route est géré par un ensemble de bases de données croisées qui vont nous permettre d’adresser la question de la sécurité routière. De façon pratique, dans la vidéo verbalisation, il y a la notion de surveillance et de contrôle. Ce sont des caméras qui détectent les infractions et qui les envoient à un ensemble de données traitées en backoffice et remises pour application aux policiers. Ils font la constatation de l’infraction et créent une contravention qui sera notifiée au contrevenant, propriétaire identifié du véhicule, à partir de sa plaque d’immatriculation.
Je prends un exemple, l’infraction pour excès de vitesse qui est d’ailleurs une des infractions les plus répandues. La caméra suit le véhicule qui progresse, elle détecte dans un premier temps la plaque d’immatriculation. Dans la lecture de la plaque d’immatriculation, cette camera active son système de radar et précise la vitesse à laquelle la voiture progresse. On connait le code de la route, on sait qu’en agglomération, nous sommes à 70 km /h majorée de vitesse autorisée. Au-delà de cette vitesse nous devons notifier l’infraction qui génère ainsi une contravention à régler. Mais dans la fourchette de 90 km/h et plus, en plus de la contravention à régler pour vitesse excessive, il va s’appliquer désormais le retrait de points.
Nous intervenons donc dans la validation de la vitesse qui a été marquée. On permet au système de la prendre en compte pour le retrait des points.
Nous avons une équipe d’une quarantaine d’agents qui travaillent jour et nuit au centre de gestion intégrée de l’opérateur QUIPUX en charge de la logistique en la matière. Composée majoritairement de femmes, ces agents sont en permanence derrière leurs ordinateurs, à vérifier et à valider les infractions en fonction des informations reçues. Les autres agents travaillent en patrouille.
Oui, en dehors d’Abidjan, nous avons ce qu’on appelle des barrages intelligents. Ce sont des dispositifs que nous faisons sortir pour le contrôle des véhicules sur les grands axes tels que l’autoroute du Nord. Les véhicules en infraction sont sélectionnés par l’appareil placé en amont qui indique toutes les infractions liées au véhicule qui avance vers lui. Il suffit ensuite de l’intercepter pour lui faire une bonne prise en charge totale de toutes ses infractions accumulées. Rien qu’avec cette sélection, nous pouvons détecter en plus des infractions à retrait de points comme l’excès de vitesse, celles relatives aux défauts de visites techniques et d’assurances. Nous procédons systématiquement aussi à la vérification du dispositif d’éclairage. En outre, les nuits, nous avons des véhicules qui vont en équipe avec la gendarmerie et la police sur les axes « accidentogènes », à partir de 18h, et rentrent sur à la base à 6h du matin. Nous déployons nos forces jusqu’à Yamoussoukro mais aussi du côté Sud, d’Aboisso jusqu’à Noé. Ce dispositif est très important car le défaut d’éclairage est une infraction très grave et cause de nombreux accidents meurtriers la nuit. Quelqu’un qui roule sans phare est un criminel parce que l’autre ne le voit pas. Au moment de l’apercevoir il est trop tard et le drame survient. Ce contrôle permanent est donc indispensable.
Nous sommes munis de beaucoup d’instruments qui accompagnent la technologie. C’est une dématérialisation du contrôle, et sans appareils adéquats il sera difficile d’atteindre les objectifs.
Dotés de matériels roulants robustes, motos, véhicules de types 4X4 pour les déplacements, nous avons été équipés de différents appareils tels que les terminaux portables de contrôle, le Famoco Tab pour le contrôle et la gestion à distance, l’éthylomètre pour les tests d’alcoolémie et bien d’autres matériels que nous utilisons régulièrement sur le terrain et dans les opérations de nuits, aux alentours de certains bars et boîtes de nuits. Ce sont des actions ponctuelles de nuits pour rappeler au conducteur qu’il peut boire mais qu’il ne doit pas prendre le volant après avoir bu.
Dans le grand Abidjan, nous intervenons dans presque tous les quartiers avec un accent particulier pour des couloirs d’intervention bien précis qualifiés de zones à risque où nos équipes sont en faction jusqu’à 6 h du matin. Pour le contrôle et la répression des transporteurs, nous sommes généralement à la sortie de GESCO sur la voie Nord, dans les gares routières et sur l’axe Abidjan-Grand-Bassam, dans la voie Sud. De retour des plages, plusieurs conducteurs sont soumis au test d’alcoolémie, et il est très souvent positif.
Dans la cadre de la sensibilisation il est important que le civisme reprenne sa place dans notre société. Notre rôle, ce n’est pas de faire perdre des points. C’est comme le code pénal. C’est un ensemble de règles qui régente la société avec lesquels nous vivons. Celui qui va à l’encontre de ces règles doit subir la sanction qui en découle. De même le code de la route existe, il faut simplement le respecter et aider à la faire respecter.
Je prends le phénomène des motocyclistes qui ne sont généralement pas immatriculés et donc difficiles à tracer, qui ne s’arrêtent presque jamais au feu rouge. Ce sont de véritables dangers ambulants. Devant leur refus d’obtempérer, l’agent est souvent obligé de les faire tomber pour les intercepter. La population en colère oublie le danger permanent qu’il est pour s’en prendre au policier en service. C’est inadmissible et incompréhensible. Les agents de la Police spéciale de la sécurité routière sont formés, équipés et déployés sur le terrain pour freiner les pertes en vies humaines pour de simples détails sur les routes.