INTERVIEW Amadou Koné (ministre des Transports) : « On a freiné le nombre de décès sur nos routes »


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Par Interview réa
Mis à jour le 2024-01-21 21:13:57

Dans cette interview qu´il a accordée à Lecommunicateur.ci, le ministre des Transports, Amadou KONÉ, revient sur l´ensemble des actions de communication menées par ses équipes avant l´application de la mesure...


Le permis à points est un nouveau mode de fonctionnement dans le secteur routier ivoirien. Dans cette interview qu’il nous a accordée, le ministre des Transports, Amadou KONÉ, revient sur l’ensemble des actions de communication menées par ses équipes avant l’application de la mesure.

  • Annoncé le 18 janvier 2023 en Conseil des ministres, l’entrée en vigueur du permis à points a été effective le 1er mars 2023. Quelle est la stratégie mise en place pour rendre la mesure compréhensible aux automobilistes ?

  Tout est parti de la conception du projet. Nous avons utilisé une stratégie à trois niveaux, la conception, la consultation et la prise des avis. Nous avons également procédé à l’élaboration d’une stratégie de communication sur les actions à mettre en œuvre. Par la suite, une vidéo-verbalisation qui devait comporter l’entrée en vigueur, le retrait et la récupération des points a été lancée. Il y a eu des ateliers de sensibilisation. Le tout couronné par des spots télé, radio et des inserts dans la presse papier.

  • Malgré ces actions, certains acteurs du secteur routier, notamment les chauffeurs de taxi et de « Gbaka » estiment ne pas avoir cerné tous les aspects de la mesure et avancent un manque de sensibilisation, que répondez-vous ?

Ils vont apprendre avec le temps ! On n’a jamais assez de temps pour apprendre à des gens qui ne sont pas prêts à accepter des réformes. Ils trouveront toujours de quoi redire quoique vous fassiez. Sinon, nous avons pris énormément de temps pour la com’ sur la réforme durant ces deux dernières années. On a même instauré une semaine de sécurité routière qui porte à 80% sur de la sensibilisation et seulement 20% sur la répression. Cela fait trois ans que le ministère des Transports dépense énormément de ressources pour la sensibilisation et dans plusieurs langues. Alors à un moment, il faut travailler même en continuant de sensibiliser. Et pour ceux qui ont été réceptifs, il m’est parvenu que la sensibilisation porte des effets. À titre personnel, j’observe qu’on a freiné la croissance fulgurante du nombre de décès sur nos routes.

  • Avez-vous des chiffres ?

Oui ! 864 tués sur les routes en 2020, 1 509 en 2021. En 2022, année de pleine exécution de la mesure, nous avons constaté 600 tués en moins qu’en 2021. Mon souhait c’est qu’on soit en dessous de 1 000 décès avec la mesure du permis à points.

  • Monsieur le Ministre, Abidjan n’est pas la seule ville où l’on dénombre des cas d’incivisme, les villes de l’intérieur du pays sont également touchées. Qu’est ce qui est envisagé pour sensibiliser les automobilistes des autres contrées ?

Toutes les populations sont informées parce qu’on utilise la presse, la télé et la radio. Au moment où je vous parle, une caravane est à l’intérieur. Elle a touché Daloa, Soubré, San-Pedro, Gagnoa pour boucler la boucle dans la région de l’Ouest. Pour la 3e édition, nos équipes iront dans une autre région. On met aussi en place des comités locaux de sécurité routière présidés par les préfets qui ont pour rôle de faire de la sensibilisation. Donc, on a logiquement commencé par Abidjan pour ensuite nous déployer sur les axes où il y a le plus d’accidents en utilisant des unités mobiles (radars, véhicules) pour surveiller les voix. Cette procédure va s’étendre jusqu’en 2024.

  • On sait que la SOTRA a été au centre de plusieurs accidents causants des morts ; quelles dispositions avez-vous prises pour l’application de la mesure du permis à point aux machinistes de cette société d’Etat, quand on sait que les agents de police n’ont pas un regard véritable sur ces derniers ?

Le retrait des points sur les permis concerne tout le monde. Même le chauffeur de bus est concerné. Il faut combattre l’incivisme à tous les niveaux.

 

 

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L’histoire d’une rencontre avec le ministre

 

  60 minutes ! C'est le temps pris pour l’obtention d’une audience avec Amadou Koné, ministre des Transports. A la faveur des Mini PP soir 2023, notre rédaction est formée pour traiter « La Présentation de la mesure du permis à points aux automobilistes par les pouvoirs publics ».  Et qui mieux qu’un acteur majeur du ministère des Transports pour éclairer nos confusions et surtout pour mieux présenter la mesure ? Le nom de M. Amadou Koné, ministre des Transports, nous vient immédiatement à l’esprit. Après un coup de fil et un échange avec un de ses proches, le contact est rapidement établi avec Monsieur le ministre. Il ne reste que la confirmation. Surprise ! Une heure après, l’audience est confirmée pour le lendemain vendredi 7 avril 2023 à 17h, au cabinet du ministre.

     Il est un peu moins de 19h quand nous entrons dans le lumineux et spacieux bureau d'Amadou Koné. Nous avons passé 2h et quelques minutes d’attente en salle d’attente. C’est un homme imposant, fière allure, vêtu d’un grand boubou trois pièces de couleur bleu-céleste, tel un prince Mandingue, qui nous accueille. Chaleureuses poignées de main. L’autorité nous invite à nous installer dans ses confortables causeuses. Quelques minutes pour les présentations, puis nous amorçons le but de notre présence : l’interview !

   Notre cameraman réquisitionné pour l’occasion au sein de la RTI fait sa mise en place, procède à quelques ajustements puis apparait la lumière du flash : Ça tourne ! Les échanges avec Amadou Koné durent un peu plus d’une heure. A la fin, une photo de famille immortalise la rencontre. Le ministre nous félicite pour notre initiative, nous encourage dans nos projets d’avenir et nous raccompagne. Être étudiant à l’ISTC-Polytechnique ouvre des portes !           

Alexandra KOFFI

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